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de Jean-
Christophe Delmeule
R
wanda
J’ai fui
La ligne des partages
Le tracé définitif des fondrières
L’ombre mortelle des marais dans les remugles de la déchirure
J’ai fui
La machette incisive dans la chair des enfances
Le pourtour des insultes creusé dans l’épiderme des collines
J’ai fui
J’ai fui
Ton regard sous la tonnelle des fixités
La paume offerte à la pluie de la salinité
J’ai fui oui j’ai fui
La parole concassée des amnésies coloniales
Le rift inabreuvé des mensonges meurtriers
Tu me parles de la forêt
Tu me murmures comme en excuses les atrocités de ta bouche
Peut-
on expliquer au meilleur ami des souffrances le simple geste d’une mère assassinée
Tu dis
Les errances sanguinaires sous la chape des révoltés
Tu dis
L’existence des armées quand elles se croyaient de fierté
Tu dis aussi mais parfois dans l’obscurité des fêlures
Le plaisir des combats comme on croit dessiner
Tu sais
Le souffle des meurtrissures
Tu sais
L’immensité des oublis
Ici je sens l’odeur du café, le détour d’une confiance, l’esquisse d’un passé
Souvent tu me fais peur
Souvent je me sens prisonnier de mes erreurs
Le blanc qu’on me dit être a-
t-
il commis tant d’atrocités ?
Souvent tu te tais
Ton sourire a fleuri sur un charnier
Souvent tu te tais
Car
Tu es assiégé
Les hurlements ne sont que des cris inarticulés
Faute de temps faute d’humanité
Les hurlements ne sont que des cris inarticulés
J’irai briser les flots sur le mur des mémoires
J’irai frapper aux portails des invincibilités
Tes fils ont dans leurs gestes les signatures de ce qu’ils ne connaissent pas
Mais dont ils ont hérité.
Il y a au-
delà des parures un mouvement de plume
Il y aura en deçà le repli des absences
Le corps fissuré du temps porte la cicatrice des nombres
Quand compter ne suffit pas à énumérer la mort
Le corps fracturé du chant gît sur la pierre des tombes
Peut-
on moissonner des crânes ?
Peut-
on exposer ce qui ne s’expose pas ?
Tes frères, tes cousins, tes amis
Le peuple démuni devant la falaise des larmes
Tes frères, tes cousins, tes amis
Le cortège innommé des astres inanimés
On est toujours ailleurs quand un fils se fait assassiner
Trop près trop loin
Dans cette distance du regard qui fait imploser la pensée
Tu rêves de résistance, de fierté
Pour le souvenir il n’y a pas de trêve
Tu sais dans le sillon des violences
Ce que la graine a le pouvoir de faire germer
En écho à ce texte vous pouvez écouter un extrait d’une chanson composée par mon ami Ben Rutabana, en mémoire du génocide.
Merci à lui pour m’avoir autorisé à l’utiliser.
(cliquez deux fois et attendez quelques secondes)
Vous pouvez aussi écouter une autre chanson sur les enfants soldats
J’ai écrit le texte pour Ben, ,disparu depuis septembre 2019
On peut l ‘écouter à l’adresse suivante :
Bleeding
https://www.youtube.com/watch?v=wZefuxZC9qI