Aux forgerons de l'enfer
Jésus et le Billig

Krampouz, ras-le-bol ! Allez zou, le rozell ! À la poubelle. Je ne suis pas breton, moi, je suis universel. Au-dessus des frontières, des pays, des planètes, du cosmos. Les constellations, je les tiens dans ma main. L’infini métaphysique, l’insaisissable de la pensée, c’est encore moi. Le maître du temps, des ondes et des éléments, je vous le demande, c’est bibi. Alors le blé, le sarrasin ou les autres farines perturbatrices, je maîtrise. Mais je n’en peux plus, j’exaspère. Comme celui qui trône là-haut, enfin pour les hommes, parce que pour nous, les trois larrons, le haut et le bas, ce sont des notions qui n’ont aucun sens, et c’est le cas de le dire.

Revenons au disque doré, parce qu’honnêtement la Chandeleur ne se fête pas avec des galettes brunes, sans goût. Vous pouvez les remplir de ce que vous voulez, ça n’a aucune saveur. Autant manger directement les saucisses campagnardes et les coquilles Saint-Jacques. Un peu de safran, une petite flambée, de la crème. Pas de chichi entre nous. Le clou, si j’ose m’exprimer ainsi, c’est le filet de sirop d’érable sur le curcuma, le gingembre et l’ail des ours. Pas très celte, mais délicieux.

Alors ce petit disque né vers 14000 avant moi, ce qui est surprenant, puisque je n’ai pas de début ni de fin, mais admettons, vu que je suis en même temps, pardonnez l’allusion, un Dieu et un homme. Donc, ce petit met doré est censé symboliser le retour du soleil, En Bretagne, c’est presque drôle. Dans le Nord, cela relève du fantasme. Le soleil est l’allié des Dieux, il symbolise la vie.

Moi, j’en ai soupé. J’en ai mangé des tonnes. Depuis des siècles. Sans compter celles que j’ai cuisinées, comme saisonnier, pour gagner ma vie de divinité errante. Trop c’est trop. Je rends mon tablier. Je vais retrouver mes potes, changer les crêpes en cassoulet ou en couscous, l’eau en vin, et pas n’importe lequel et retrouver le carpe diem, ou plus exactement le carpe aeternum. Fini les corvées, les cycles courts et les résurrections. Un bon barbecue tiens, ça nous ira très bien.

En route compagnons !
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